DU 15 SEPTEMBRE AU 8 DÉCEMBRE
CINÉ-CLUB FEDERICO FELLINI
ANIMÉ PAR FABIENNE DUSZYNSKI
Fabienne Duszynski est enseignante à l'Université de Lille et membre du comité de rédaction de la revue Vertigo.
« Federico Fellini est peut-être le seul cinéaste, note Martin Scorsese dans un hommage, qui soit devenu un adjectif, au même titre que "dantesque" ou "kafkaïen". Il suffit ainsi de dire "fellinien" pour que tout de suite apparaissent à nos yeux des clowns, des femmes protubérantes, des foules de clercs en costumes et des fêtes, le visage de Marcello Mastroianni ou celui de Giulietta Masina. Pour qu'émergent à nos oreilles une mélodie de Nino Rota, le vent, le bruit d’une mer en hiver, des cris perdus, des rires monstrueux. Pour évoquer un sens délicat de la mélancolie, de la mémoire et de l’enfance, de l’étrange, du loufoque. La Strada, La Dolce Vita, Huit et demi, Fellini Roma, Amarcord, la liste est longue. Fellini est tout cela à la fois : son nom est synonyme de cinéma. "Je me suis inventé presque tout : une enfance, une personnalité, des nostalgies, des rêves, des souvenirs. Pour le plaisir de pouvoir les raconter." »
Matteo Caranta – France Culture
LES NUITS DE CABIRIA (LE NOTTI DI CABIRIA)
ITALIE, FRANCE I 1957 I 1H55 I VOSTF I Avec Giulietta Masina, François Périer, Franca Marzi
Oscar du meilleur film étranger 1958
Une petite prostituée romaine croit découvrir l'amour avec un homme qui se révèle être un escroc.
« Comme sa grande sœur Gelsomina dans La Strada, Cabiria croit à la vie et au bonheur. Dans les faubourgs de Rome, la petite prostituée, bagarreuse et obstinée, tombe, se relève, s'accroche à ses rêves. [...] Encore sous influence néoréaliste, le film, certainement le plus sombre mais aussi le plus émouvant du maître, se clôt par un final inoubliable. » La Cinémathèque Française
LA DOLCE VITA
ITALIE, FRANCE I 1960 I 2H56 I VOSTF I Avec Marcello Mastroianni, Anita Ekberg, Anouk Aimée
Palme d’or - Festival de Cannes 1960
Les déambulations nocturnes d'un journaliste de la Rome mondaine et décadente.
« La Dolce vita marque une étape essentielle, et une rupture dans l’œuvre de Federico Fellini. [...] Il rompt avec le scénario traditionnel et invente une forme inédite d’écriture cinématographique qui fait de La Dolce vita, au même titre que L’Avventura d’Antonioni, une date importante dans l’histoire de la modernité. Le film est constitué de grands tableaux qui forment une mosaïque, avec Marcello Mastroianni comme guide somnambulique et de plus en plus désabusé. Un chef-d’œuvre absolu, plus bouleversant à chaque nouvelle vision. » Olivier Père – Les Inrockuptibles
HUIT ET DEMI (OTTO E MEZZO)
ITALIE, FRANCE I 1963 I 2H18 I VOSTF I Avec Marcello Mastroianni, Claudia Cardinale, Anouk Aimée
Oscar du meilleur film étranger 1964
En cure dans une station thermale, un cinéaste en mal d'inspiration se trouve happé par ses souvenirs et ses fantasmes.
« Les angoisses existentielles de Guido/Mastroianni, double notoire de Fellini, dans l'un de ses plus beaux films, au final indissociable de la ritournelle de Nino Rota. » Vincent Ostria – Les Inrockuptibles
LES CLOWNS (I CLOWNS)
ITALIE, FRANCE, RFA I 1970 I 1H32 I VOSTF I Avec Federico Fellini, Liana Orfei, Franco Migliorini
L'enfant Fellini évoque la découverte du cirque et la magie des clowns de Rimini. L'adulte Fellini entreprend un voyage nostalgique à la rencontre d'anciens clowns et de leurs souvenirs.
« Par sa forme éclatée tant que son sujet – une enquête émue sur la figure du clown, qui fit rêver le jeune Fellini et auquel son cinéma doit beaucoup –, Les Clowns annonce la grande mutation baroque, arrimée aux réminiscences de l'enfance et affranchie de la narration classique, des films qui suivront. » Nathalie Dray – Libération
→ DIMANCHE 03 NOVEMBRE • 10H45
LE CASANOVA DE FELLINI (IL CASANOVA DI FEDERICO FELLINI)
ITALIE I 1976 I 2H34 I VOSTF I Avec Avec Donald Sutherland, Tina Aumont, Margareth Clementi
Le séducteur mythique, Giacomo Casanova, est emprisonné à Venise à la suite d'un scandale. Il s'évade et voyage d'une cour européenne à l'autre.
« Fellini le dit dans son titre : il s’agit d’une vision très personnelle du célèbre séducteur vénitien. […] Le résultat est une fresque baroque somptueuse dans laquelle le cinéaste dévoile son côté sombre. Son Casanova, interprété par Donald Sutherland, est un cynique, opportuniste insupportable [...] que Fellini déteste et qu’il transforme en fantôme cadavérique. Une œuvre acide, glaciale et pessimiste, pour laquelle le maestro invente les plus belles images. » La Cinémathèque Française
→ DIMANCHE 10 NOVEMBRE • 10H30
RÉPÉTITION D’ORCHESTRE (PROVA D’ORCHESTRA)
ITALIE, RFA I 1978 I 1H10 I VOSTF I Avec Balduin Baas, Clara Colosimo, Elizabeth Labi
Un groupe de musiciens se révolte contre le pouvoir tyrannique du chef d'orchestre.
« Ça commence comme un reportage sur le rapport des musiciens avec la musique, qui tourne vite au joyeux bordel façon Fellini, à l’arrivée du chef d’orchestre. Dernières notes de musique écrites par Nino Rota pour le maestro. La partition de Répétition d’orchestre sonne comme un hommage au compositeur. » La Cinémathèque Française
→ DIMANCHE 17 NOVEMBRE • 10H45
LA CITÉ DES FEMMES (LA CITTÀ DELLE DONNE)
ITALIE, FRANCE I 1980 I 2H20 I VOSTF I Avec Marcello Mastroianni, Ettore Manni, Bernice Stegers
Un vieux séducteur descend d'un train en pleine campagne pour suivre une inconnue et se retrouve au cœur d'un congrès féministe.
« La Cité des femmes place le double fantasmé du cinéaste au centre d'un jeu qui lui échappe continuellement. […]. Un film-monde au rythme frénétique, un film onirique circulaire, tourbillonnant et désenchanté, d'une inventivité formelle et narrative étonnante. » Bernard Payen - La Cinémathèque Française
→ DIMANCHE 24 NOVEMBRE • 10H30
ET VOGUE LE NAVIRE (E LA NAVE VA)
ITALIE, FRANCE I 1983 I 2H08 I VOSTF I Avec Freddie Jones, Barbara Jefford, Victor Poletti
À la veille de la Première Guerre mondiale, un paquebot prend la mer pour déverser en plein océan les cendres d'une cantatrice célèbre.
« À bord du Gloria N., lancé sur les flots pour une croisière funéraire, Fellini joue avec la magie du cinéma. La mer est en plastique, le paquebot en carton pâte et la lumière artificielle. Les voix des chanteurs lyriques ne sont pas synchrones. [...]. Son bateau – véritable studio de cinéma flottant – qui symbolise la fin d’un monde, est une ode au cinéma artisanal. » La Cinémathèque Française
→ DIMANCHE 1er DÉCEMBRE • 10H45
GINGER ET FRED (GINGER E FRED)
ITALIE, FRANCE, RFA I 1986 I 2H07 I VOSTF I Avec Marcello Mastroianni, Giulietta Masina, Franco Fabrizi
À la télévision, les retrouvailles d'un vieux couple de danseurs venus présenter un ancien numéro de music-hall, une imitation de Fred Astaire et Ginger Rogers.
« Féroce pamphlet contre la télévision de Berlusconi, Ginger et Fred, décrit aussi un monde de faux-semblants, guetté par la mort qui rôde dans ses plus beaux atours. Les paillettes, le strass et les flonflons de l’orchestre ne sont là que pour célébrer en grande pompe l’enterrement d’un monde ancien. [...] Comme s’ils étaient les derniers survivants, tous deux esquissent un ultime pas de danse avec délicatesse. Peut-être pathétiques, mais jamais ridicules, leurs retrouvailles, entre la gêne et l’élan, sont bouleversantes. » Philippe Piazzo – Télérama