Le Louxor - Palais du cinéma

*Ciné-Club
Ciné-club CLAUDE CHABROL
Du : dimanche 7 septembre 2025Au : dimanche 7 décembre 2025

Ciné-club CLAUDE CHABROL

DU 7 SEPTEMBRE AU 7 DÉCEMBRE
CINÉ-CLUB CLAUDE CHABROL 
ANIMÉ PAR FABIENNE DUSZYNSKI
Fabienne Duszynski est enseignante à l'Université de Lille et membre du comité de rédaction de la revue Vertigo.

 

« Le grotesque, la dérision, la fantaisie, l’excentricité, la vivacité, la manipulation, la machination structurent le cinéma de Chabrol et en font sa richesse, sa véritable profondeur. Il y a surtout un jeu très subtil, sur cette frontière invisible qui sépare le crime et la folie, la norme et la rébellion, le cadre et le hors-cadre. On le compare souvent à Flaubert, à Balzac, ou à Simenon, autant de “maîtres” qu’il respecte et qu’il admire. Ce qui le rapproche le plus de ces auteurs, c’est la peinture discrète mais têtue de ce qu’on appellera la “solitude humaine”, le thème le plus émouvant du cinéma chabrolien. »
Serge Toubiana, « Claude Chabrol cinquantième, moteur ! », Hors-série des Cahiers du Cinéma, octobre 1997

 

LE BEAU SERGE 
France I 1958 I 1h35
Avec Gérard Blain, Bernadette Lafont, Jean-Claude Brialy
Prix Jean-Vigo 1959
Après dix ans d’absence, François rentre dans son village natal. Il retrouve Serge, un ami d’enfance qu’il voyait paré de toutes les qualités et promis à un brillant avenir, a sombré dans l’alcool.

« Dans ce film […], qui doit autant à Renoir qu'à Clouzot, Chabrol semble se chercher encore et se trouve au moins sur un point fondamental : celui des acteurs. Blain, en James Dean de la Creuse, regard noir, boule de nerfs, Brialy, formidable en faiseur plein de faiblesses, et Bernadette Lafont, follement sexy, voilà le vrai renouveau. La Nouvelle Vague, on l'oublie souvent, tient aussi à sa famille d'acteurs si particuliers, sachant marier l'instinct et le détachement. » Jacques Morice – Télérama

DIMANCHE 7 SEPTEMBRE · 10H30

 

LES COUSINS
France I 1959 I 2h10
Avec Gérard Blain, Jean-Claude Brialy, Juliette Mayniel
Berlin 1959 – Ours d’or
Jeune provincial sérieux et travailleur, Charles débarque à Neuilly chez son cousin Paul, un Parisien séducteur et cynique.

« L’innovation des Cousins, comme de la plupart des films de la Nouvelle Vague fut de substituer la description romanesque à l’analyse psychologique et à la construction dramatique. Chabrol montre le plus souvent par le point de vue de Charles ses personnages en action dans leur milieu. L’action se développe au gré des événements, la mise en scène embrasse un espace global, qui n’est pas fragmenté comme dans le découpage classique. C’est un peu la leçon de La Règle du jeu de Jean Renoir. (…) La séquence de la fête avec Paul coiffant une casquette d’officier allemand annonce le Chabrol destructeur de bourgeois. » Jacques Siclier – Télérama

DIMANCHE 14 SEPTEMBRE · 10H15

 

LES BONNES FEMMES
France, Italie I 1960 I 1h44
Avec Bernadette Lafont, Stéphane Audran, Clotilde Joano
Jane, Ginette, Jacqueline et Rita travaillent à Paris dans un magasin d’électro-ménager. Chaque jour, les quatre jeunes femmes attendent impatiemment l’heure de la sortie afin de s’évader vers leurs rêves.

« Avec son œil implacable et amusé d’entomologiste, Chabrol observe des comportements médiocres en mettant en lumière une joyeuse aliénation. Jane, Jacqueline, Rita et Ginette sont enfermées en elles-mêmes comme dans leur boutique. Et quand elles vont au zoo, elles ressemblent aux animaux en cage. Nul mépris, puisque ces personnages sont aussi montrés comme des victimes. Le film entier est d’ailleurs un piège, et sa fin, déroutante, le fait voir autrement. Humour noir, douce folie, malice perverse, c’est bien du Chabrol, et d’une excellente cuvée. » Jacques Morice – Télérama 

DIMANCHE 21 SEPTEMBRE · 10H30

 

LES GODELUREAUX
France, Italie I 1961 I 1h40
Avec Bernadette Lafont, Jean-Claude Brialy, Charles Belmont
Ronald, jeune homme riche, oisif, cynique et excentrique, s’amuse à faire et défaire un couple.

« [Ce film] est provocation pure et simple. […] L’histoire se fabrique au fil des scènes, ce sont des coups de revolver tirés au hasard sur tout ce qui bouge. Le film se moque de la sottise de sa propre entreprise, c’est la dérision de la dérision de la dérision. […] C’est mon expérience la plus extrémiste de l’époque. » Claude Chabrol – entretien dans Libération 

DIMANCHE 5 OCTOBRE · 10H30

 

LANDRU
France, Italie I 1962 I 2h
Avec Charles Denner, Michèle Morgan, Danielle Darrieux
La vie du tueur en série Henri-Désiré Landru. Pendant la Première Guerre mondiale, il séduit et assassine des femmes seules et riches.

« Chabrol fait dans l’humour noir stylisé, aidé par les fins dialogues à double sens de Françoise Sagan. […] [S]avoureux, à l’image de Charles Denner le grand, fraîchement passé du TNP au cinéma, attaquant dès sa première réplique avec un délectable : "Du hachis, encore du hachis." » Guillemette Odicino – Télérama 

DIMANCHE 12 OCTOBRE · 10H15

 

LES BICHES
France, Italie I 1968 I 1h40
Avec Stéphane Audran, Jacqueline Sassard, Jean-Louis Trintignant
Berlin 1968 – Stéphane Audran, Prix de la Meilleure Actrice
Frédérique, riche bourgeoise parisienne oisive et insouciante, remarque un jour une jeune fille bohème, Why, qui dessine des biches à la craie sur le pont des Arts. Elle la séduit puis l’entraîne dans sa villa tropézienne. 

« C'est une vision noire, féroce mais aussi absurde de la nature humaine que Chabrol cisèle, en orfèvre amoureux de Fritz Lang. Épure et peinture impavide, le film montre une lutte sans merci entre des êtres égoïstes, uniquement animés par le désir de dominer, de jouir, d'acheter. Un ballet sadique et voyeuriste qui n'épargne personne, pas même le spectateur, confronté à ses propres pulsions et frustrations. Actrice fétiche du cinéaste, Stéphane Audran y est resplendissante de langueur enjôleuse à côté de Trintignant » Télérama 

DIMANCHE 19 OCTOBRE · 10H30

 

LA FEMME INFIDÈLE
France, Italie I 1969 I 1h38
Avec Stéphane Audran, Michel Bouquet, Michel Duchaussoy
Lorsqu’il découvre que sa femme le trompe, Charles décide de tuer son amant.

« Chabrol, au sommet de sa « période Audran » [...], dissèque le couple comme on épingle un papillon, avec une précision silencieuse et naturaliste. Suspense feutré, mise en scène élégantissime qu'aucune réplique trop explicative ne vient troubler, cruauté et humour noir en twin-set et flanelle. Le si classique triangle amoureux prend ici d'étranges contours. » Guillemette Odicino – Télérama 

DIMANCHE 26 OCTOBRE · 10H30

 

QUE LA BÊTE MEURE
France, Italie I 1969 I 1h53
Avec Michel Duchaussoy, Caroline Cellier, Jean Yanne
Pour venger la mort de son fils, tué par un chauffard, un homme se lance sur la piste du coupable.

« Plutôt que la critique sociale […], son sujet, aussi inépuisable qu’éternel, est l’ambiguïté. Que la bête meure est adapté d’un roman anglais de Peter Blake, pseudonyme du poète Cecil Day Lewis. En ne gardant que la trame globale de l’ouvrage […] Chabrol et son vieux complice Paul Gégauff se laissaient toute liberté d’aborder leurs thèmes de prédilection. A partir de cette banale histoire de vengeance, le cinéaste et son scénariste préféré construisent une fascinante machine à douter, donc à rêver. » Frédéric Bonnaud – Les Inrockuptibles 

DIMANCHE 2 NOVEMBRE · 10H30

 

LE BOUCHER
France, Italie I 1970 I 1h30
Avec Stéphane Audran, Jean Yanne, Antonio Passalia
Saint Sébastien 1970 – Stéphane Audran, Prix de la Meilleure Actrice
À Trémolat, petit village du Périgord, la quiétude se dissipe lorsque plusieurs corps de jeunes filles mortes sont retrouvés.

« Chabrol réussit trois grands films en un. La peinture parfaite d’une province et d’un assassin. L’étude glaçante de la fascination réciproque entre nature et culture. Une grande histoire d’amour ratée. » Guillemette Odicino – Télérama

DIMANCHE 16 NOVEMBRE · 10H30

 

LA RUPTURE
France, Belgique, Italie I 1970 I 2h05
Avec Stéphane Audran, Jean-Pierre Cassel, Jean-Claude Drouot
Parce que Charles, son mari toxicomane, la brutalise, Hélène Régnier décide de divorcer et d’emmener avec elle son petit garçon, Michel, pour le protéger de la violence de Charles.

« À partir d'un fait divers sordide, le drame vire à la tragédie d'une femme seule, courageuse et bouleversante, prise dans une toile d'araignée et luttant contre des forces d'aliénation liées au pouvoir d'une forme de société, qui, pour l'écraser, ne recule jamais devant les actes les plus cyniques et les plus vils. La dernière demi-heure est d'une délirante intensité. » Jacques Siclier – Le Monde

DIMANCHE 23 NOVEMBRE · 10H15

 

JUSTE AVANT LA NUIT
France, Italie I 1971 I 1h46
Avec Michel Bouquet, Stéphane Audran, François Périer
Au cours d’un jeu sadomasochiste, Charles Masson, dirigeant d’une petite agence de publicité parisienne, étrangle sa maîtresse, Laura, l’épouse de son meilleur ami. 

« Juste avant la nuit peut se voir comme un film en miroir, double inversé de La Femme infidèle […]. Le réalisateur y retrouve ses deux acteurs de prédilection, Michel Bouquet et Stéphane Audran, une nouvelle fois époux bien installés dans le confortable cocon de la bourgeoisie de province. […] À l’heure de la bourgeoisie triomphante, Chabrol démontre l’hypocrisie de cette classe, pour laquelle le maintien des apparences et de l’ordre, le goût du luxe et des privilèges sont plus importants que la justice et la vérité. À partir d’un argument presque comique, Chabrol réalise un film terrifiant sur le thème de l’expiation impossible, avec une dimension dostoïevskienne. […] C’est une œuvre parfaite, glaçante et implacable. » Olivier Père – Arte 

DIMANCHE 30 NOVEMBRE · 10H30

 

LES NOCES ROUGES
France, Italie I 1973 I 1h30
Avec Michel Piccoli, Stéphane Audran, Claude Piéplu
Lucienne, épouse de Paul, maire de la ville, entame une aventure avec Pierre, l’adjoint de son mari, marié, lui, à Clotilde, gravement malade. Les amants décident de supprimer leurs conjoints respectifs.

« Ce qui compte, dans Les Noces rouges, c’est moins l’histoire sordide d’un adultère bourgeois et d’un double crime passionnel que le coup d’œil goguenard du cinéaste, la perspicacité avec laquelle il décrit le monde clos d’une petite ville calfeutrée dans ses habitudes, son folklore, ses conventions morales et sociales, le mépris dont il accable, bourreaux ou victimes, ses personnages, la férocité et la sûreté de ses traits. […] Noces rouges, noces sanglantes […]. L’esprit pétille, la méchanceté est savoureuse, et le récit, rigoureusement classique, cerne l’essentiel, sans fioritures ni digressions. Il faut en prendre notre parti : l’auteur est un joyeux vivant qui voit la vie en noir. » Jean de Baroncelli – Le Monde

DIMANCHE 7 DÉCEMBRE · 10H30

 

Tarif ciné-club : 9 € // - 26 ans : 8 € // Supplément de 2€ sur les cartes abonnés louxor, ugc illimité, cinépass, ciné-chèques et ccu

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