De Cédric Kahn
France I 2023 I 1h56 I Avec Arieh Worthalter, Arthur Harari, Jeremy Lewin
Film d'ouverture・Quinzaine des Cinéastes Cannes 2023

En novembre 1975, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle. Georges Kiejman, jeune avocat, assure sa défense. Mais très vite, leurs rapports se tendent. Goldman, insaisissable et provocateur, risque la peine capitale et rend l’issue du procès incertaine.

"La vie tourmentée de Pierre Goldman, icône de la gauche intellectuelle des années 1960 et 1970, aurait pu alimenter l'écriture gourmande d'un biopic. Juif et laic, révolutionnaire et braqueur, écrivain et joueur de conga, taulard et enfant de la Shoah : les paradoxes de ce flambeur intransigeant, né à Lyon en juin 1944, ont de quoi sustenter, au minimum, un récit épique, d'autant qu'ils épousent en grande partie les convulsions du siècle passé. "Un homme du XXè siècle" relevait avec justesse Me Georges Kiejman, son avocat, lors de son second procès en 1975-1976. [...] Ce qui se joue en creux dans le procès de Pierre Goldman, à savoir la fin des utopies, mais encore la fin des Trente Glorieuses et le début de la crise économique. On se laisse d'autant mieux happer par ce récit multidimensionnel, qui se fait l'écho d'à peu près tous les chambardements et les violences du XXe siècle, qu'il est conté au présent, à la première personne, et que la caméra capte en permanence les réactions du public." Ariane Allard - Positif

"Ce film parle de la justice, de sa complexité, il parle des enfants de la Shoah, de la condition noire, mais aussi des petits Blancs, ceux qui se sentent rabaissés, méprisés parce qu’ils n’ont pas les mots. Eux aussi ont le droit à leur vérité, au respect de ce qu’ils ont vécu. [...] Ce procès était un microcosme précis de la société française de l’époque, une époque où la justice était blanche et masculine, et d’une certaine manière rien n’a vraiment changé." Extrait d'un entretien avec Cédric Kahn, réalisateur

--> Séances à 9h30 à partir du 27 septembre 2023
reservation@cinemalouxor.fr

de Pierre Jolivet
France I 2023 I 1h50 I Avec Céline Salette et Nina Meurisse
📚Adaptation de la BD Algues vertes - l’histoire interdite de Inès Léraud et Pierre Van Hove, tirée de l'enquête menée par Inès Léraud sur le scandale des algues vertes

À la suite de morts suspectes, Inès Léraud, jeune journaliste, décide de s’installer en Bretagne pour enquêter sur le phénomène des algues vertes. À travers ses rencontres, elle découvre la fabrique du silence qui entoure ce désastre écologique et social. Face aux pressions, parviendra-t-elle à faire triompher la vérité ?

"Transformant cette enquête en passionnant thriller, le film de Pierre Jolivet montre le travail opiniâtre d’une journaliste d’investigation, le rôle essentiel des lanceurs d’alerte, la difficile quête d’un compromis dans une société traversée d’intérêts contradictoires. [...] L’enquête sur les algues vertes met en lumière de façon éloquente le conflit entre les intérêts économiques qui nous gouvernent, et les intérêts réels des populations. Il révèle les mensonges d’État qui peuvent être diffusés pour semer le trouble dans nos esprits et nous freiner dans nos mobilisations... " Dossier pédagogique - Zéro de Conduite

--> Séances à 9h30 dès le mois de septembre 2023
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De Frederick Wiseman
États-Unis I Documentaire I 1968 I 1h15 I VOST

Filmé dans un grand lycée de Philadelphie, High School fait la démonstration qu’un système scolaire ne transmet pas seulement un savoir mais aussi des valeurs sociales, d’une génération à l’autre. À travers une série de rencontres formelles et informelles, entre enseignants, étudiants, parents et responsables administratifs, l’idéologie et les valeurs de l’école émergent.

"High School, au même titre que les autres films de Wiseman sur les institutions, et en particulier ceux de la première période (années 1960 et 1970), cherche à construire une vision complexe de la réalité, qui donne à éprouver une tension irréductible entre structure et individus, entre détermination et liberté. Ainsi, au sein des institutions filmées, les représentants de l'autorité, autant que les élèves, patients ou justiciables qui en sont les sujets, semblent se conformer à des rôles sociaux contraignants. [...] 

High School, bien que tourné en huis clos, reflète quelque part la polarisation de la société américaine, dans les tensions quotidiennes entre la jeunesse lycéenne et les représentants de l'autorité qui cherchent à étouffer toute velléité de sortir du rang. Il sera intéressant d'identifier avec les élèves ce que High School tend à reléguer hors champ, ainsi que la façon dont le monde extérieur infiltre malgré tout ce huis clos. Ce sont aussi les luttes politiques de l'époque qui brillent par leur absence, autant que la diversité raciale de la société américaine. Le combat et la mort de Martin Luther King ne sont que rapidement mentionnés. Par ailleurs, un unique élève afro-américain prend la parole au cours du film dans cette institution à très grande majorité blanche. Enfin, l'horreur de la guerre du Viêt Nam n'est évoquée que pour être niée, peu de temps après, par l'éloge de l'engage-ment qui clôt le film. Autant de symptômes de l'agitation qui sourd au-dehors, disséminés par Wiseman et refoulés telle une menace de désordre par l'institution." Camille Bui - Dossier pédagogique CNC

--> Séances à 9h30 dès le mois de septembre 2023
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De Xavier Dolan
Canada, France I 2016 I 1h37 I Avec Nathalie Baye, Vincent Cassel, Marion Cotillard, Léa Seydoux et Gaspard Ulliel
📚D'après la pièce de théatre éponyme de Jean-Luc Lagarce
🏆Grand prix・Cannes 2016

Après douze ans d’absence, un écrivain retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles, et où l’on dit malgré nous les rancoeurs qui parlent au nom du doute et de la solitude.

"Sans s’affranchir totalement de la théâtralité du texte (perceptible dans le huis-clos, la prééminence du langage, la musicalité des dialogues), Dolan la circonscrit dans une forme de naturalisme sans doute plus acceptable par large public visé par le film. [...] La pièce de Lagarce était racontée par un Louis déjà mort, comme l’indiquent les premiers mots du monologue qui ouvre la pièce, et ce jeu sur la discordance des temps des verbes. Cette narration post-mortem, rare au théâtre comme au cinéma (on se rappelle la célèbre ouverture de Sunset Boulevard de Billy Wilder), donnait au texte de Lagarce une dimension funèbre, un avant-goût de cendres. Dolan, lui, préfère plonger, au présent, dans la marmite brûlante du psychodrame familial, et la porter jusqu’à ébullition. Tous les choix d’écriture et de mise en scène vont dans ce sens, de la réécriture des dialogues jusqu’à l’exacerbation de la violence des personnages. [...]

Le film de Xavier Dolan n’en a pas moins le mérite de populariser un auteur majeur du théâtre contemporain, et il n’est pas absurde d’imaginer l’étudier en classe de Français (sur le texte théâtral et sa représentation, sur le tragique) en parallèle avec la pièce de Jean-Luc Lagarce. C'est justement parce qu'il s'agit de vrais partis pris que ses choix de mise en scène pourront donner lieu à une discussion stimulante." Vital Philippot - Dossier pédagogique Zéro de Conduite

--> Séances à 9h30 dès le mois de septembre 2023
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